Japon: "l'état de nature"

  Comme dans toute civilisation, le caractère des individus est forgé par l'éducation, le passé, les habitudes traditionnelles. Au Japon, le respect de l'autre est une valeur forte. Les Japonais ont su, mieux que quiconque, créer une hiérarchie dans laquelle on voue à l'ancien, qui possède la connaissance, un respect absolu.

La tradition japonaise ne peut se comprendre sans se référer à ses sources : la Chine, l'Inde et le Tibet.

Le Japonais se ressent d'une dimension spirituelle, donc d'une culture et d'une tradition inaccessibles aux étrangers ; ce qui ne facilite pas les choses, car là, quoi que l'on fasse la spécificité de leur pensée reste immuable. Sur le chemin de la tradition, sacré et profane sont indissociables. 

  La tradition, nous la rencontrons dans tout ce qui touche à l'art et, plus particulièrement, dans le Budo, l'art floral, le thé , le théâtre Nô et bien d'autres domaines.

Après la dernière guerre mondiale, l'arc, comme les autres disciplines du Budo, a subi un changement, notamment dans la technique. Contraints de ne plus faire référence directement au passé dictatorial mais s'inspirant des écoles traditionnelles, les maîtres Japonais créent après bien des hésitations un système simplifié mais vide de l'essence et du cérémonial des anciennes écoles. Ce sera le Kyudo enseigné par la Fédération Japonaise(ZNKR). Ce système bien élaboré par des maîtres ayant connu l'époque où n'existaient que les écoles traditionnelles, n'en reste pas moins une bonne base pour débuter et peaufiner une technique qui permettra, un jour d'aller voir plus en profondeur dans la Tradition.

Ce nouveau système, les Japonais  allaient pouvoir le divulguer en Occident, plus particulièrement en Europe, et, grâce aux apologistes étrangers, contribuer à répandre des opinions favorables, ce qui leur était suffisant.